Le dessin animé

 

Dans mes courriers, je t’ai souvent joint un dessin Raï-Ma. Rien de tel qu’une illustration pour résumer une situation. Il ne faut pas en abuser cependant car tu obtiens vite le contraire de ce que tu souhaites.

            C’est la remarque que je me suis faite ce matin encore en regardant François pianoter sur son ordinateur. Les logiciels deviennent de plus en plus performants et c’est vrai que l’informatique peut nous reproduire toutes les illustrations que nous souhaitons avec toutes sortes d’effets. Par contre, si l’on va trop loin dans le domaine de l’automatisme, on a une impression d’indigestion que j’ai souvent ressentie. J’ai ainsi vu fréquemment des dessins animés stressants au possible avec des images compliquées qui défilent à toute vitesse. Ils veulent rendre les enfants fous ou quoi !

 

            Ceci est valable aussi pour les bandes dessinées. Je vais te donner quelques exemples Raï-Ma.

 

            Reprenons notre exemple - désormais mythique – du pipi-caca.

            Je pisse :

 

 

            Je fais caca :

 

 

            (Par pudeur, j’élimine le résultat de l’opération, c’est-à-dire le caca.)

            Si l’on veut résumer ces deux opérations en une seule, on obtient :

 

 

            Cependant, nous avons vu que le pipi-caca ne se fait jamais au même endroit. Qu’à cela ne tienne, rectifions :

 

 

            En prenant des directions contraires, on donne l’impression de déplacement. C’est déjà une image très confuse qui manque manifestement de poésie.

            Dans les dessins animés, ils cherchent à synthétiser encore davantage. Prenons des situations simples : il pisse, il chie, il bouffe, il se promène, il pisse, il chie, etc.

            Décomposées, voilà ce que donnent ces scènes :

 

               

 

            Nos dessinateurs actuels juxtaposent ces scènes, ils associent les calques et on arrive de la sorte à une impression de confusion très désagréable pour le spectateur :

 

 

            Ou encore :

 

 

            Ou carrément en une seule prise de vue :

 

 

            Un capharnaüm indigeste !

 

            C’est pourtant simple de faire quelque chose de reposant, agréable à regarder et donnant une impression de sérénité. Il suffit de deux prises de vue simplement.

            Première : il inspire.

 

 

            Deuxième : il expire.

 

 

 

            Pas besoin de superposer des plans de vue. Il n’y a même pas besoin de changer le moindre poil au dessin puisque ma pose reste toujours la même.

 

Po-Paï

Nice, le 12/12/01