La photo mythique de Catherine

 

            La plus belle des photos de Po-Paï prise à ce jour (au 01/01/01) l’a été par Catherine. Par ce simple « clic ! » effectué un jour du mois d’août 1999, te rends-tu compte ma belle Catherine, que tu as réalisé une photo de légende ? Et cette photo mythique, tu l’as faite toute seule ! Je n’étais même pas là pour te faire bénéficier de mes judicieux conseils. Je n’étais pas là pour te perturber non plus… Et c’est sans doute pour cette raison que tu as pu réussir en toute tranquillité ce « cliché-culte ».

            C’est une photo mythique qui a été reproduite depuis à des centaines, voire des milliers d’exemplaires. Elles sont allées dans tous les coins de France tes photos, jolie Catherine. Elles ont même largement passé les frontières et je ne serais pas étonné d’apprendre qu’il y en a en ce moment au Pôle Nord et au Pôle Sud. Lorsque nous aurons cent ans, nous verrons peut-être passer sur des écrans des reproductions de cette magistrale photo prise par une artiste talentueuse, une photographe hors pair : toi ! Catherine !

 

            La voici cette photo :

 

 

            Je ne l’ai fait ressortir qu’en noir et blanc à cause des contraintes de l’imprimeur. Elle a été évidemment prise en couleur. J’ai fait abstraction du décor également car il devient secondaire dès l’instant où le sujet - je parle de Po-Paï - présente autant de magnificence.

            Cette posture est cocasse, cette expression est adorable, cette attitude respire la sérénité. Comment as-tu fait Catherine pour avoir autant d’inspiration par ce beau soir d’été du mois d’août tout là-bas dans les montagnes à Crest-Voland ? Avec toutes les centaines de photos que j’ai pu tirer de Po-Paï, je dois admettre en toute humilité que je n’ai fait aucun cliché aussi réussi.

 

            Je n’ai pas voulu être en reste avec toi Catherine et j’ai cherché à me rattraper en peignant cette pose à partir de la photo. Je n’ai fait qu’une modeste gouache sur papier bristol et qui a connu apparemment un minimum de succès. En voilà un aperçu :

 

            En noir et blanc toujours pour diminuer le coût de revient de ce livre. On verra plus tard pour les représentations en couleur lorsque nous serons plus riches. A partir de ces reproductions, le lecteur a déjà une bonne idée de ce à propos de quoi je cause (et ce n’est pas parce qu’il y a des images que je dois commencer à estropier le style d’écriture).

 

            Maintenant que j’ai les deux poses devant les yeux, je m’aperçois que le dessin a plus de cachet que la photo, ce n’est pas votre avis ? Il me semble que dans le tableau que j’ai dessiné, il y a plus de… il y a comme un… comme une âme, voilà ! On la retrouve partout cette âme, décidément. Maintenant qu’on m’a fait mettre le doigt dessus, je risque de la resservir à toutes les sauces Madame Ame (« Mad’âme » en abrégé).

            Que disais-je donc ? Ah oui ! J’ai ensuite photographié cette gouache et j’en ai travaillé l’image sur informatique. A partir du résultat obtenu, des centaines d’étiquettes ont été imprimées et accompagnent chacun de mes courriers. J’ai également sorti du papier à en-tête représentant un Po-Paï ratatiné sur le sol.

            Sur les conseils de Catherine, j’ai intitulé ce tableau : « La Crêpe ». C’est vrai qu’il a l’air d’une crêpe aplatie sur le sol, notre adorable Po-Paï. Dès que j’aurai une minute, j’exécuterai le même portrait à l’huile d’une part, et à l’acrylique d’autre part.

 

            Toujours à partir de ce modèle, j’ai fait une esquisse à l’encre de Chine pour faire honneur aux origines de Po-Paï et également pour rester dans le noir et blanc plus économique au niveau des coûts d’impression. Vous le connaissez tous ce dessin et l’avez vu au moins une fois si vous avez reçu l’un de mes courriers.

            Le voilà :

 

            A compter d’aujourd’hui, vous saurez donc que je dois cette inspiration à Catherine. Si cette représentation emblématique fait le tour du monde (et je le pense de plus en plus), il faudrait dare-dare s’occuper de la protéger auprès de l’INPI, exactement comme l’on procède pour le logo d’une entreprise et la raison sociale.

            Quand je pense que certains conseils d’administration se réunissent des heures et des heures pour décider de choisir un logo après avoir sollicité à grands frais des spécialistes du marketing ! Pour Catherine, il a suffi d’une fraction de seconde : « clic ! » Avec ce « clic ! », tu as découvert une mine d’or Catherine. J’accompagne ton chef-d’œuvre de quelques milliers de phrases drôles afin de bien valoriser ton travail d’artiste.

 

            Pour revenir à ces logos, c’est vrai que la plupart des entreprises dépensent des fortunes pour pondre des trucs bizarroïdes. Plus la représentation du sigle est insolite, plus l’attention du client sera attirée ; c’est du moins ce que pensent les orfèvres de la publicité. Parfois, ils ont raison et quelque fois, pas toujours.

            Ainsi, en supposant que nous les ayons laissé faire, ils auraient exploité le cliché de Catherine en proposant par exemple :

 

 

            Vous reconnaissez Po-Paï là-dedans, vous ?

            Si je vous annonce qu’il s’agit de la représentation schématique d’un chow-chow, vous allez me regarder bizarrement en vous demandant de quelle planète je débarque.

 

            Et si je vous propose la chose suivante :

 

 

            Qu’est-ce que vous allez penser, hein ?

            Que je suis vraiment un extra-terrestre puisque les oreilles ne sont placées symétriquement ?

 

            Et si j’ose proposer ça :

 

 

            Vous allez immédiatement y voir une soucoupe volante avec ses ailettes.

            En réalité, c’est encore plus compliqué que cela.

            J’ai calculé que la tête de Po-Paï écrasée sur le sol correspond à un disque perpendiculaire au plan horizontal et dont l’intersection avec ce plan est déterminée par la valeur de l’angle au centre qui est de 270 degrés centigrades, soit 300 grades ou encore 2p/3 radian.

            Avec mes dessins, on comprend mieux.

 

            Voilà m’sieurs-dames :

 

 

            Quand on veut se lancer dans la création de logos, il faut rester précis, très précis.

 

En fait, toutes ces explications fastidieuses ne sont là que pour frimer vis-à-vis des mathématiciens. Dans la vie pratique, les choses sont beaucoup plus simples car on réagit toujours d’une manière intuitive.

            Je sais moi, ce qui s’est passé dans la tête de Catherine avant qu’elle ne saisisse sur pellicule cette photo mythique. Ce n’est pas marqué derrière sa photo mais je sais que ce cliché a été réalisé le 11 août 99 exactement. A 21h57 pour être précis mais l’heure peut encore être considérée comme une indication secondaire. Quoique… on voit bien que cette photo a été prise au flash dans l’obscurité et que… Bon !, laissons tomber sinon vous allez me prendre pour un fantaisiste tout juste capable de noyer le poisson.

            Je disais donc que Catherine a pris ce cliché le 11 août 99. Qu’y a-t-il eu de particulier ce jour-là en dehors de la photo mythique de Catherine ? Souvenez-vous : éclipse de soleil ! Là où se trouvait Catherine (en vacances en Savoie avec ses parents) cette éclipse était presque totale en plein midi et ce spectacle l’a fascinée. Pendant toute l’après-midi, elle a gardé en tête la vision magique de la couronne solaire ce qui représente pour elle le summum du merveilleux. Chacun de ses neurones a visualisé le symbole suivant :

 

 

            De sorte que, lorsqu’elle a vu le soir Po-Paï allongé sur le sol et qui ressemblait à cela :

 

 

…elle s’est dépêchée d’aller chercher l’appareil photo pour immortaliser la scène.

 

 

            Mythique vous ai-je dit… Mythique !