Randonnées montagnardes

 

            Lorsque nous sommes en montagne, tu crois qu’ils me laisseraient en liberté Raï-Ma ? Pas du tout ! Ils m’attachent près du chalet. J’ai tout de même une grande liberté de mouvement puisque la corde fait une bonne vingtaine de mètres et que je peux presque effectuer le tour de tout le chalet en restant attaché. Ils se méfient de moi, ils savent que si je n’étais pas attaché, je me sauverais.

             Ce n’est pas faux.

            Cela s’est déjà produit. C’est vrai que j’aime bien aller retrouver les copains et les copines du village. Je me vois mal aller demander l’autorisation à chaque fois que j’ai envie de batifoler. Dès que l’occasion se présente, zou !, me voilà parti. Et quand je fais un démarrage Raï-Ma, je peux te dire que je laisse tout le monde sur place. S’ils ont le temps de me voir partir, ils peuvent tout juste apercevoir mes pattes de derrière en pleine extension avec mon postérieur rebondi en l’air et ma petite queue en panache blanc qui flotte au vent. Tout ce qu’ils aperçoivent de moi c’est ça :

 

 

            Souvent, je détale dans un nuage de poussière et l’on a vraiment du mal à me distinguer :

 

 

            Non, là vous exagérez ! On ne me voit plus du tout. L’air n’est pas aussi pollué en montagne. C’est un nuage de poussière toxique que m’a fait le dessinateur ici. Corrigeons s’il vous plaît :

 

 

            C’est plus réaliste ainsi.

            Quand je prends la poudre d’escampette, je laisse sur place n’importe qui. Personne ne peut me prendre au démarrage, pas même celui-là :

 

 

            Même une fusée au décollage ne va pas plus vite que moi :

 

 

            De toute façon, elle a une moins belle allure que moi. Son profil n’est pas assez aérodynamique. Moi quand je fuse, j’ai tous les poils au vent. De la fusée, on ne voit dépasser aucun poil, alors comment veux-tu te rendre compte Raï-Ma si elle va plus vite que moi ?

            Lorsque je me sauve, c’est toujours par surprise. Jamais je ne préviens quiconque de mon brutal démarrage. Si tu me mettais un pétard au derrière Raï-Ma, on obtiendrait le même effet. Oui ?, tu veux vraiment m’en mettre un ? Voyons ce que cela donne alors :

 

 

            Tu vois, tous ces éléments sont bien en harmonie entre eux : le pétard qui explose, le sillage de poussière et la musculature puissante de mon arrière-train de chow-chow qui me propulse vers la victoire tel un sprinter recordman du monde.

 

 

            Rien de tel que les randonnées en montagne pour vous donner une solide musculature des jambes.

 

Po-Paï

Crest-Voland, le 14/08/01