Voilà, vous connaissez presque tout de moi et de mes deux compagnons Catherine et François.

Presque tout…

Oui et non…

Si vous voulez vraiment savoir tout, TOUT, tout, il me faut quand même vous raconter ce que François a fait à mon sujet.

Je vous ai déjà dit que c’est un garçon facétieux et vous l’avez compris, n’est-ce pas ? Et bien figurez-vous que parmi les excentricités dont il est capable, il y en a une qui l’a occupé pendant trois ans !

Trois ans !

Trois années au cours desquelles il a, jour après jour, tenu un journal à mon sujet. Tous les jours, pendant trois longues années, il m’a minutieusement observé et a scrupuleusement tout noté !

Tout, je vous dis ! TOUT !

Je vous l’avais bien dit : ce galopin a un petit grain de folie dans la tête. Ce qu’il a fait, aucun homme sur Terre ne l’a encore réalisé et c’est bien pour cela que notre François figure au « Livre Guinness des Records ». Le seul homme sur Terre à avoir autant écrit sur un chow-chow, c’est lui !

Et savez-vous combien il a écrit de pages ?

4000 ! Quatre mille !

Il a écrit dix livres de 400 pages chacun sur moi, Po-Paï le chow-chow !

Je ne pouvais pas faire le moindre pet dans la journée sans qu’il ne prenne son stylo et qu’il le note sur une feuille de papier. Parmi toutes les sensations et états d’âme restitués dans les livres, heureusement encore qu’il n’a pas réussi à restituer les odeurs ! S’il avait réussi, les gens devraient s’équiper de bombes désodorisantes pour pouvoir lire mes bouquins. Vous auriez été obligés de vous mettre un mouchoir sur la bouche et ventiler en permanence la pièce dans laquelle vous vous trouviez ! Et un pet, ce n’est pas bien grave… Si vous saviez le nombre de fois où il a parlé de mes cacas, où il les a décortiqués, il est rentré dedans, il s’en est barbouillé, il en a barbouillé tous ses lecteurs et je me demande même s’il n’a pas essayé d’en faire avaler à quelques-uns. Tout compte fait, si les mots permettaient de restituer les odeurs, je pense que plus d’un lecteur de François serait mort asphyxié…

 

Bon !, qu’est-ce que je disais déjà ? Oui…, je disais donc que cette avalanche d’historiettes me concernant paraît invraisemblable. S’il vous arrive de les lire toutes, vous ne mourrez sans doute pas d’asphyxie mais vous risquez d’être frappé d’apoplexie. Apoplexie pour avoir trop ri… Qu’est-ce qu’il a pu jouer à l’andouille ce François ! Tout ce qu’il me voyait faire était prétexte à rigolade. Je le soupçonne même d’en avoir rajouté de-ci de-là pour accentuer le côté comique des situations. Il faut dire aussi que les gens sourient rien qu’en me voyant. Il est donc facile pour un écrivain d’exploiter cette ambiance de drôlerie, de donner son propre coup de patte et de présenter un scénario qui provoque un éclatement de rire chez le lecteur. En fin de compte, c’est plutôt moi, Po-Paï le chow-chow, qui ai réellement écrit ces livres. François n’a été que mon nègre.

 

J’sais pas moi comment il faudrait vous présenter tous ces livres, il y en a tellement à dire…

On peut commencer par le titre, tiens ! Je l'ai oublié celui-là.

Le titre est : « Notre chow-chow n’est pas un chien ». Pourquoi ce titre ? Parce que la différence entre un chow-chow et un chien ordinaire est la même que celle que vous estimez exister entre vous et votre voisine complètement ignare qui n’a pas les mêmes goûts que vous mais dont vous acceptez la présence pour respecter des relations de bon voisinage. Ne cherchez pas trop à comprendre, les choses sont ainsi en ce bas monde et ce n’est pas un chow-chow comme moi qui va y changer quoi que ce soit. Si vous voulez vraiment comprendre le sens du titre « Notre chow-chow n’est pas un chien », je sais que vous vous débrouillerez pour aller lire l’explication qui se trouve dans les textes des livres.

« Notre chow-chow n’est pas un chien » est donc constitué de dix tomes de 400 pages chacun. Pour les présenter, on peut aller très vite comme ça :

 

 

 

C’est ce que nous faisons tous dans les librairies. Nous prenons un bouquin au hasard, nous le feuilletons, nous le reniflons parfois (moi, je le fais), nous lisons un passage très distraitement et nous lisons surtout au dos de la couverture…

Ah oui, tiens ! La présentation rédigée au dos de la couverture... Ce ne serait pas trop mal pour que vous ayez une bonne idée de ce que contient chaque livre. C’est ce que l’on appelle la « quatrième de couverture » et c’est ce qu’un éditeur va  soigner le plus car ce qui est inscrit là est censé déclencher chez vous l’envie d’emporter le livre.

Voyons donc ces « quatrièmes de couverture » :