J’aime les enfants,
j’adore les enfants ! Pas trop quand même… Quand on me tripote
trop, je m’écarte.
Chez moi, à la
maison, il y a une grande personne et un gamin.
La grande personne
s’appelle Catherine. C’est ma Maman… Ma douce et gentille
Maman…
Vous me demandez si
je l’aime ?
Vous plaisantez
j’espère, en posant cette question. Ce n’est pas parce que
j’ai l’air distant que je n’éprouve aucun sentiment. Je suis
un peu distant parce que je suis un chow-chow et que la nature
m’a fait comme ça. Faut pas trop chercher à comprendre, les
choses sont ainsi. Je n’aime pas trop les effusions
démonstratives avec « léchouilles » sur le nez, « mamours »
tout plein, « queue-queue » qui frétille dans tous les sens,
et que je te lèche le visage, et que je te saute de joie
contre la poitrine, et que je soupire de contentement, et gna
gna gna, et gna gna gna !
Oh que je n’aime pas
tout cela ! Ma sentimentalité est discrète, très discrète…
Mais elle est profonde, bien plus profonde que chez ceux qui
font des manières tout le temps. Disons qu’elle est plus
nuancée que chez les autres, voilà tout.
D'ailleurs, si
j’étais une femme, je choisirais plutôt un partenaire qui
réagit comme moi, qui paraît un peu taciturne mais qui garde
une solide sincérité au fond de soi. Si j’étais femme, je me
méfierais des hommes qui ont l’air d’avoir les valeurs morales
chevillées au corps, qui fêtent scrupuleusement toutes les
traditions et qui font semblant d’aimer. Il faut savoir qu’en
amour, la constance ne se trouve pas dans l’impression que
l’on donne de l’extérieur mais elle se trouve dans…
Elle se trouve dans…
Oh la !Oh la ! Mais
c’est que je suis reparti à nouveau, moi ! Les 823
historiettes que je viens de vous montrer ne sont donc pas
suffisantes ? Tous les sujets ont été déjà traités dans toute
cette liste et notamment celui de l’amour, vous pensez bien !
Pas la peine donc que je vous en colle encore une tartine. Si
vous voulez vraiment ressentir l’amour – celui raconté par un
chow-chow et non par un représentant de l’espèce humaine -
allez donc faire un petit tour dans mes historiettes.
Donc, vous me
demandiez si j’aime ma Maman ?... Ah !, non, vous ne me posez
plus la question ? Vous allez jeter à nouveau un coup d’œil
sur mes historiettes ? Bien !, je continue donc.
Je disais par
conséquent que ma Maman, c’est ma Maman. Si je me mettais à
parler d’elle, je serais capable d’en parler pendant des
heures sans m’arrêter. Si je me mettais à écrire sur elle,
j’écrirais pendant des kilomètres et des kilomètres. Si je
devais la mettre en musique, même Mozart serait jaloux. Si je
devais la peindre, aucune couleur au monde ne serait assez
belle. Si je devais la comparer à quelque chose de
merveilleux, aucune étoile de l’Univers ne serait assez
brillante.
Tenez… Venez avec
moi sur la pointe des pieds… Ne faites aucun bruit… Je vais
vous la montrer…

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